2013 – Notre Combat

Evitons le renouvellement de telles horreurs ».

Aujourd’hui, les sursitaires que nous sommes, les évadés de l’horreur, qui voient de jour en jour leurs rangs s’éclaircirent, tentent de raconter l’incommunicable, de traduire l’incompréhensible, de transmettre l’indicible, afin que les jeunes générations d’aujourd’hui et de demain, connaissent ce passé sinistre où l’humanité côtoyait la démesure, où l’absurde le disputait à l’organisation, où les valeurs étaient en quelque sorte inversées.

Il faut donc qu’elles sachent et qu’elles comprennent, afin que soit évité le renouvellement de telles horreurs ».

Notre Combat 2013 scénographie

Une collection d'objets d'époque

Cette exposition organisée sous forme d’un parcours à la fois didactique et historique rassemblant des objets et documents prêtés pour certains par les musées de la Résistance de Nice et de Vassieux-en-Vercors, de sculptures créées, à cette occasion, sur le thème de la déportation par une jeune artiste des Landes, Mme Cécile GUESDON, a suscité beaucoup d’intérêt et d’émotion.

En outre, plus d’une centaine de visiteurs a parcouru l’exposition, posé des questions et fait des commentaires et suggestions en reconnaissant l’intérêt de cette initiative. C’est pour notre association une grande satisfaction et une invitation à préparer, dans le même esprit, d’autres actions afin de perpétuer la transmission du souvenir et conforter le devoir de mémoire dans le respect des victimes et de leurs familles.

Visites scolaires

Plus de 200 élèves accompagnés de leurs professeurs d’histoire et invités. Projection par classe d’un film réalisé par « Pour le Devoir de Mémoire », suivie de débats avec 4 anciens déportés résistants de notre association

                                                                                                                                              Le 3.06.2013

 

                               INAUGURATION DE L’EXPOSITION « Notre Combat »

 

Cette première exposition sur le thème de la Mémoire, me donne l’occasion, à titre liminaire, de reprendre un texte rédigé par quatre anciens Déportés.

 « Il y a 68 ans, le Reich de mille ans promis par Hitler, s’écroulait dans sa treizième année, et les armées alliées victorieuses, découvraient l’horreur des camps de concentration.

Nous, les rescapés, nous retrouvions la liberté tant espérée, contre toute logique, après avoir vu disparaître, dans l’enfer concentrationnaire, jour après jour, inéluctablement, tant de nos camarades de tous âges, de toutes nationalités, de toutes opinions, broyés par l’implacable machine nazie, alimentée par la gestapo, inventée par les S.A. et perfectionnée par les S.S., tous comparses d’une entreprise sanguinaire fonctionnant progressivement à l’échelle de l’Europe presque entière, et destinée à faire disparaître les opposants et les membres de race dite inférieure : juifs, tziganes…. Les uns lentement après avoir exploité ce qu’il leur restait de forces, les autres par extermination brutale.

Nous sommes rentrés dans notre pays, nous avons retrouvé nos familles, étonnés d’être libres, prêts à tenter de vivre, après avoir survécu comme par miracle à l’inimaginable.

Aujourd’hui, les sursitaires que nous sommes, les évadés de l’horreur, qui voient de jour en jour leurs rangs s’éclaircirent, tentent de raconter l’incommunicable, de traduire l’incompréhensible, de transmettre l’indicible, afin que les jeunes générations d’aujourd’hui et de demain, connaissent ce passé sinistre où l’humanité côtoyait la démesure, où l’absurde le disputait à l’organisation, où les valeurs étaient en quelque sorte inversées.

Il faut donc qu’elles sachent et qu’elles comprennent, afin que soit évité le renouvellement de telles horreurs ».

Souvenons-nous effectivement de cette horrible liste non exhaustive : Struthof-Natzweiller, Bergen-Belsen, Ravensbrück, Flossenburg, Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Sobibor, Mathausen, Dachau, Buchenwald, Oranienburg-Sachsenhausen, et de multiples kommandos où furent incarcérés  9 millions d’hommes et de femmes ; 6 millions y mourront.

Ces hommes, ces femmes, ces enfants, juifs, tziganes, résistants, opposants politiques, opposants au S.T.O , otages, homosexuels, handicapés mentaux, condamnés de droit commun ; après l’entassement dans des wagons à bestiaux, pour une destinations inconnue, y connurent l’horreur. A la douleur de la séparation des familles, s’ajoutait l’avilissement du numéro tatoué, l’humiliation de la nudité collective, l’exténuation dans le travail forcé, la sous-alimentation et les maladies qui en découlent, les ravages des expériences médicales, la dénaturation des rapports humains dans le but de détruire la solidarité née du malheur, la torture, l’extermination massive et aveugle par le gaz et le feu.

Afin que personne n’oublie cette période tragique, nous avons créé notre association « Pour le devoir de Mémoire ».

Le passé s’impose à nous, sur le double mode de l’impossible et du nécessaire. Cela peut se vivre dans l’amertume, la nostalgie, le ressentiment, la rancune, le remords ; autant de formes d’impuissance.

Vivre au présent, au contraire, c’est habiter le lieu de l’action, de la puissance, de la responsabilité.

Bien sûr, il n’y a pas de conscience sans mémoire ;  il ne faut pas s’enfermer dans la rancune, mais faire naître un sentiment de miséricorde, de lucidité.

Jankélevitch disait : « Ce n’est pas parce que le passé existerait, qu’il y a un devoir de mémoire, c’est au contraire parce qu’il n’existe plus, qu’il faut s’en souvenir ». 

Nous avons donc, malgré le temps qui passe et les mémoires qui s’éteignent, nous avons le devoir de rappeler les leçons de notre histoire, qui appellent à la vigilance.

C’est pourquoi, héritiers involontaires de ce genre humain, nous nous sentons le devoir d’assurer la transmission de la mémoire, dont nos aînés sont les légitimes dépositaires, pour avoir vécu dans leur chair les atrocités de la seconde guerre mondiale et de la barbarie nazie.

Le temps passe, mais nous serons là pour rappeler les sacrifices de ces chers anciens, au nom des valeurs du patriotisme, de la liberté, de la dignité ; d’autant que loin de disparaître, le fanatisme, le racisme, la xénophobie, ne cessent de ressurgir à travers un monde agité par des passions nationalistes et religieuses, et des désordres économiques.

Il faut là, ailleurs, partout, démontrer que la transmission générationnelle n’est pas un mythe.

Demain, après demain, les uns et les autres, nous devrons contribuer à perpétuer leur mémoire :

  • En transmettant aux élèves des collèges, des lycées, l’engagement que fut le leur ; les tortures qu’ils ont subi pour nous assurer notre liberté.

Long est le chemin de l’espèce humaine, pour devenir l’humanité : l’humanité c’est l’ensemble des hommes oeuvrant dans la solidarité, pour édifier un monde meilleur, ou, comme le disait Vercors : « L’humanité n’est pas un état subi, c’est une dignité à conquérir ».

  • En initialisant des expositions périodiquement, en liaison avec la Direction de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, dans l’attente d’un espace – information.

Faisons nôtre, la formule de Camus, qui pour d’autres raisons disait : « Seule l’obstination du témoignage peut répondre à l’obstination du crime ».

La transmission et l’appropriation de cet héritage civique par les jeunes générations contribueront, j’en suis certain, à l’amélioration du consensus civique, base d’une vie sociale harmonieuse, et rempart solide contre toute forme d’extrémisme politique.

Toutes les dimensions de la mémoire contribuent à l’édification des sociétés, et demeurent des instruments indispensables pour la défense des droits de l’Homme.

Le devoir de Mémoire est souvent associé à tout ce qui peut empêcher l’oubli d’évènements dramatiques. Son rôle est de rappeler aux générations actuelles et futures, les notions de liberté, de tolérance, de paix.

Faisons appel à Renan : « Les vrais hommes de demain sont ceux qui ont un profond respect du passé ».

Le Président de la République vient de célébrer le 70ème anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance, créé par Jean Moulin, l’un de nos Héros nationaux, autorité irréfragable, qui  arrêté le 27 mai 1943, torturé, donna sa vie pour que nous soyons des êtres libres.

Aujourd’hui, avec cette exposition, notre démarche s’inscrit dans le prolongement de ces valeurs : croire en l’avenir et faire que la conscience humaine s’élargisse jusqu’à l’infini.

En conclusion, je veux :

Féliciter tous les membres de notre association pour le travail effectué ayant permis la mise en place de cette exposition ;

Avoir une pensée émue pour mon ami M. Gaston Marceteau, âgé de 90 ans, grand Résistant de la région vendéenne, déporté à 20 ans au camp de Buchenwald qui, dès la création de notre association, nous a confié généreusement tous les documents et textes dont il disposait sur cette période, qui lui ont servi à intervenir dans les lycées et collèges, ainsi que lors de colloques devant Préfet, Député, Sénateur de sa région, et ont été pour nous le point de départ de nos actions.

Je vous remercie et vous invite à cheminer à travers cette exposition que nous avons voulu didactique, historique, et qu’elle soit un instant privilégié de réflexion philosophique.

                                              Jean PINON     3 juin 2013.

SYNTHESE DE L’EXPOSITION
Pensons à STE BEUVE, avant de commencer, qui disait : « Il osa trop, mais, l’audace était belle ».
Après une période de réflexion suivie d’un moment de travail important du Conseil d’Administration
et d’une commission spécifique nous avons pu mettre en œuvre l’exposition programmée. Nous y
associé la Directrice de l’Education Nationale de la Jeunesse et des Sports de Monaco Madame
Isabelle BONNAL afin de planifier la visite de classes d’élèves durant les 6 jours d’exposition.
Il convient avant de disserter sur la réalisation, de remercier plusieurs organismes ou personnalités :
– Les responsables de l’Auditorium Rainier III qui ont mis à notre disposition le hall d’Accueil ;
merveilleux endroit pour une telle présentation ;
– Mme Mariana VILLA, Scénographe, qui a su créer une ambiance particulière en positionnant
de manière artistique, tableaux, vitrines, sculptures, et imaginer un cocon dans lequel nous
avons pu installer les élèves, leur permettant ainsi d’être dans les conditions optimales pour
regarder le film et ensuite s’adresser aux déportés et résistants ;
– M. Thomas LAPRAS, journaliste historien – et Mme Sylvie RUAU-DETAILLE, photographe, qui
ont réalisé tous les tableaux concernant l’évolution du nazisme de 1919 à 1945 ;
– M. Michael LORENZI, Fondateur de la société I.D BOX, qui a créé pour notre association, ses
supports de communication et son site internet : devoirmemoiremonaco.com ;
– M Thomas FOUILLERON, Directeur des Archives et de la Bibliothèque du Palais de Monaco ;
– Tous les membres de notre association qui ont apporté : aide, participation, réalisation,
permettant ainsi la réussite de notre exposition
Permettez-moi, in fine, de témoigner notre gratitude à nos sponsors. Sans eux cette exposition
n’aurait été qu’un vœu pieux :
– Le Sénat ; Le Club Allemand International ; Le Rotary Club de Beausoleil-Roquebrune Cap
Martin ; la B.N.P ; MM. DOMBERGER, BOGLIO ; Mme Simone PASTOR et Mr Pierre BRIERE,
Vice-Président de notre association, Agent Général MMA à Monaco.
Passons à la réalisation.
L’inauguration eut lieu le 3 juin à 18 h 30. Le départ de cette exposition nous avait donné le
sentiment qu’elle devrait être une réussite.
En effet, la présence de :
– Son excellence Monsieur Jacques BOISSON, Secrétaire d’Etat, représentant S.A.S. le Prince
Albert II
– Son excellence Monsieur Michel ROGER, Ministre d’Etat
– Monsieur le Chanoine Philippe BLANC représentant l’Archevêque Monseigneur Bernard
BARSI
– Son excellence Monsieur Philippe NARMINO, Président du Conseil d’Etat et Directeur des
Services Judiciaires.
– Monsieur Paul MASSERON, Conseiller de Gouvernement pour l’Intérieur
– Madame Marie-Pierre GRAMAGLIA, Conseiller de Gouvernement pour l’Equipement,
l’Environnement et l’Urbanisme.
– Monsieur Jacques PASTOR, Conseiller Municipal représentant Monsieur Georges MARSAN
Maire de Monaco
– Madame Isabelle BONNAL, Directrice de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports
– Monsieur Thomas FOUILLERON Directeur des Archives et de la Bibliothèque.
– Madame Danielle MERLINO Conseiller des Français de Monaco à l’Assemblée des Français de
l’Etranger et représentant Monsieur Christophe FRASSA Sénateur
– Nos deux Présidents d’Honneur :
o Son Excellence Monsieur Hugues MORET, Ambassadeur de France à Monaco
o Son Excellence Monsieur Jean-Claude MICHEL, Ambassadeur de Monaco auprès du
Saint-Siège ;
De même que de très nombreuses personnalités monégasques et des communes limitrophes, soit
environ 200 personnes, ont été pour nous une grande satisfaction et un encouragement certain pour
tous les membres et bénévoles impliqués dans cette manifestation.
Cette exposition organisée sous forme d’un parcours à la fois didactique et historique rassemblant
des objets et documents prêtés pour certains par les musées de la Résistance de Nice et de Vassieuxen-Vercors, de sculptures créées, à cette occasion, sur le thème de la déportation par une jeune
artiste des Landes, Mme Cécile GUESDON, a suscité beaucoup d’intérêt et d’émotion.
– 9 classes d’élèves des collèges et du lycée Albert 1er, accompagnées de leurs professeurs,
soit près de 250 élèves, l’ont visitée et ont notamment apprécié le film réalisé à leur
intention.
En outre, plus d’une centaine de visiteurs a parcouru l’exposition, posé des questions et fait des
commentaires et suggestions en reconnaissant l’intérêt de cette initiative. C’est pour notre
association une grande satisfaction et une invitation à préparer, dans le même esprit, d’autres
actions afin de perpétuer la transmission du souvenir et conforter le devoir de mémoire dans le
respect des victimes et de leurs familles.
Le vendredi 8 juin après-midi, nous avons eu le Grand Honneur d’accueillir S.A.S. le Prince Albert II,
venu à titre privé visiter notre exposition. Ceci a été perçu par nos membres comme la
reconnaissance d’une démarche d’éducation de la Jeunesse et de la construction d’une société
tolérante et éclairée.
Cette exposition fut close le samedi 9 juin à 18 h.00.
Je remercie chaleureusement nos Déportés et Résistants qui pendant une semaine, ont su répondre
et intéresser les élèves : Messieurs André DALBERGUE, Charles GOTTLIEB, Michel LEOTARD, Maurice
RIEGEL et Herbert TRAUBE.
Acceptez notre admiration, et recevez de nous tous l’expression de notre gratitude.
Nous n’oublions pas notre ami André SYMOENS, auquel nous souhaitons courage. Nous
t’embrassons, André, sache que tu étais avec nous pendant ces 8 jours.
Dès le mois d’octobre 2013, un rendez-vous sera pris avec Madame la Directrice de l’Education
Nationale, de la Jeunesse et des Sports, pour que nous puissions élaborer, avec son agrément, une
nouvelle action pour l’année 2013 – 2014.
Jean PINON
Président

Autour de l’événement

Nous mettrons en place, par la suite, un « espace-information » grâce :

  • aux éléments historiques donnés par un ancien résistant du « Réseau Renard » de la Vendée, M. MARCETEAU, ancien déporté au Camp de Buchenwald et habitant Les Sables d’Olonne.
  • aux divers objets datant de cette période : poste émetteur ayant appartenu à Jean MOULIN, un pistolet d’officier, une machine à écrire ayant appartenu à un résistant, déporté au Camp de Buchenwald, de nombreux livres et cassettes, un habit de déporté ayant été porté par André SYMOENS.
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